Les tendances pour télétravailler en 2022

Les tendances pour télétravailler en 2022 - Dstny France

Le télétravail, ou travail à distance, home office en anglais, existe depuis aussi longtemps qu’existent le téléphone et internet, mais ce n’est que depuis le début de la pandémie de Covid 19 que cette façon de travailler s’est popularisée

Le travail à distance a commencé à se propager dans le monde de l’entreprise à l’hiver 2020, pour s’accroître en 2021, notamment lors des pics de l’épidémie en France.

Les salariés et les employeurs ont alors été confrontés à une nouvelle façon de travailler et de fonctionner. Au-delà du choc culturel et sociétal qu’a été le travail à domicile, c’est une véritable découverte qui a depuis séduit énormément d’entreprises et de travailleurs qui y trouvent leur compte.

Selon beaucoup de spécialistes du domaine, ce mode de travail n’est pas près de disparaître, ni en 2022 ni les années suivantes. Ceci à cause de l’épidémie de Covid qui est loin d’être définitivement réglée, mais également pour les aspirations des travailleurs des nouvelles générations à plus de nomadisme, d’autonomie et de flexibilité.

Le travail en distanciel en nette progression depuis 2019

Avant l’épidémie de Covid-19, le taux de salariés et cadres travaillant à distance était plutôt stable et tournait autour des 30% d’une année à l’autre. Au plus fort de l’épidémie, notamment lors des confinements et des restrictions administratives liées aux précautions sanitaires, ce taux a fortement augmenté pour atteindre un maximum de 41%, selon les chiffres du gouvernement.

Depuis la fin du dernier confinement, le travail à distance a progressivement baissé pour se stabiliser à 31%. Le taux de salariés travaillant à domicile a donc gagné un point par rapport à la situation d’avant l’épidémie de Covid-19.

Toutefois, l’évolution la plus significative ne réside pas dans le taux du nombre de travailleurs à domicile, mais dans le nombre de jours télétravaillés par semaine. Ce chiffre est, en effet, en nette hausse, passant de 1,6 jours fin 2019, à 3,6 jours en moyenne par semaine.

Ces deux évolutions sont bien significatives du fait que le travail à distance s’installe dans la durée, mais seulement dans les secteurs et les postes où il est possible et efficace. En effet, sur les 27 millions de postes de travail existant en France, 18 millions sont inadaptés au travail à distance, étant des métiers manuels, physiques ou artisanaux.

Une pratique encouragée par une législation souple

Le travail à distance est, en principe, accessible à toutes les catégories de travailleurs, cadres ou salariés. Le Code du Travail ne fixe aucune condition particulière pour être éligible au travail à domicile ou à distance.

Toutefois, ce n’est ni un droit ni une obligation, ni pour l’employé ni pour l’employeur. Le travail à domicile ne peut donc être imposé par l’employeur à son employé et ce dernier a le droit de le refuser sans que ça ne soit un motif de licenciement. L’employé peut, quant à lui, demander à télétravailler, mais là aussi, l’employeur peut le lui refuser à condition de justifier cette décision.

Le travail à distance peut se faire à partir du domicile du travailleur ou de n’importe quel autre endroit offrant de bonnes conditions de travail. Il peut être mis en place suite à un simple accord entre l’employé et l’employeur, un accord collectif ou une charte mise en place en concertation entre l’employeur et le comité social et économique.

Si la société met en place une charte ou un accord collectif portant sur le travail à domicile, celle-ci doit préciser certains points importants comme les conditions de mise en place de ce mode de travail et sa fin et les modalités de contrôle du temps de travail et de la charge de travail. Le travailleur à domicile conserve tous ses droits et avantages habituels, y compris les titres restaurant, les indemnités de transport.

Le télétravail en 2022 et au-delà

Le travail à distance existe bien depuis l’invention du téléphone et d’internet, mais la pandémie de Covid-19, les confinements successifs et les restrictions administratives l’ont fait redécouvrir aux sociétés et salariés.

Alors que le travail à domicile était avant la pandémie occasionnel et réservé surtout aux cadres, le travail à domicile s’est quelque peu généralisé, avec une nette augmentation du nombre de jours télétravaillés par semaine. C’est devenu un mode de travail de choix.

D’après le baromètre annuel du télétravail de Malakoff Humanis, en 2021, 86% des télétravailleurs sont satisfaits par leurs conditions de travail à domicile et souhaitent prolonger l’expérience, même après l’extinction de la pandémie. Selon le même baromètre, seuls 14% des salariés ne souhaitent pas voir le travail en distanciel instauré au sein de leurs sociétés. Parmi les chefs d’entreprise, 67% sont favorables à l’instauration de ce mode de travail et 43% affirment le pratiquer régulièrement ou occasionnellement.

Ces chiffres sont de bons indices qui permettent de dire que le travail en distanciel va s’installer dans la durée, se normaliser et se codifier.

Des adaptations nécessaires

Le travail à distance va donc s’imposer, mais pas comme mode de travail unique et généralisé. Partout où il sera possible, le travail à domicile sera intégré aux entreprises dans un mode de fonctionnement hybride, associant le distanciel et le présentiel, avec un travail sur site pour tous les postes incompatibles avec le travail à distance.

Cette hybridation n’est pas un choix, mais une nécessité. Une présence régulière au sein des bureaux pour des réunions, des briefings ou même des rencontres conviviales entre employés restera indispensable. Cette part de travail sur site est, en effet, nécessaire pour maintenir un minimum de cohésion, de coordination et de compréhension entre salariés et cadres au sein des sièges. Ce mode hybride impliquera des adaptations plus ou moins importantes, des tendances pour télétravailler en 2022 et au-delà se dessinent déjà.

Des bureaux plus intelligents et plus confortables

Le travail en distanciel étant aussi favorable aux salariés qu’aux employeurs, ces derniers pensent déjà à prolonger ses bienfaits au sein même de leurs locaux. Ceci passe par l’amélioration de l’ambiance générale dans les locaux. Ainsi, les sociétés seront de plus en plus nombreuses à investir dans un mobilier de bureau plus confortable et plus chaleureux.

Les grandes salles divisées en box individuelles se transforment peu à peu en espaces plus lumineux, plus chaleureux et plus intimistes. Plus de végétation, de fauteuils, canapés et chaises confortables et reposants, petits salons servant d’espaces de réunion informelles et petites cuisines font progressivement leur apparition au sein de sociétés qui jusqu’ici gardaient un aménagement plus traditionnel.

Les sociétés adopteront aussi le flex office comme mode de fonctionnement. Cette pratique consiste à ce que les salariés, et même certains cadres, n’aient pas de bureaux attitrés au sein de l’entreprise et qu’ils s’installent en arrivant à n’importe quel emplacement et pas forcément toujours le même. Ceci permet, selon les spécialistes, de maintenir une certaine fraîcheur au sein des bureaux, de gagner en convivialité et en espace. Le flex office permet, en effet, de diminuer le nombre de bureaux installés vu qu’il y a en permanence une partie des salariés en travail à distance.

Les éléments techniques des espaces de travail connaîtront eux aussi une certaine évolution. Les appareils informatiques et numériques s’adapteront au nomadisme des salariés pour devenir plus compacts, plus connectés et plus portables pour permettre à l’employé d’avoir les mêmes outils au bureau et chez lui.

Un environnement informatique en évolution

Le télétravail repose en grande partie sur des moyens de communication et d’information. Ceux-ci sont actuellement mis en œuvre par des solutions logicielles généralement grand public. L’évolution la plus sensible sera la mise en place de nouvelles solutions informatiques dédiées au travail en distanciel, mieux adaptées et mieux intégrées. Bien que les solutions proposées par les géants du web comme Microsoft, Google et Facebook soient assez efficaces, elles tendent à être remplacées par des outils plus pointus et plus polyvalents.

Cette tendance a déjà été détectée par ces grandes sociétés qui imaginent déjà les futures salles de réunion virtuelles. La première démonstration par le groupe Meta (anciennement Facebook) de son metaverse a été une salle de ce type où les salariés et cadres sont représentés par des avatars placés autour d’une table dans une salle virtuelle. Cette présentation préfigure peut-être déjà ce que sera le télétravail à l’avenir.

Une nouvelle organisation des entreprises

La tendance est donc à la pérennisation du travail en distanciel au sein des sociétés. C’est un défi de taille que doivent relever les sociétés et institutions en adaptant leurs modes de fonctionnement, de gestion des ressources humaines, des horaires et charges de travail.

La première question à laquelle les employeurs doivent répondre est de savoir comment estimer le volume horaire et la charge de travail effectivement réalisés par chaque salarié. L’auto-évaluation et la confiance entre l’employeur et l’employé seront alors plus mis en avant et seront le recours principal pour répondre à cette problématique.

L’autre défi est de maintenir une bonne cohésion et une bonne coordination au sein des équipes. Les sociétés comptent, pour ce faire, instaurer des réunions mensuelles ou hebdomadaires pour conserver un minimum de contact direct entre les salariés et cadres.